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Terroirs du vin

Les vignobles des Graves de Bordeaux

Les territoires viticoles de la région des Graves au milieu du 19ème siècle

Les Graves au 19ème.jpg

Jean-Claude Hinnewinkel, Maître de conférences de Géographie, CERVIN / Intermet, UFR Géographie – Aménagement, Université M. de Montaigne – Bordeaux3, 33607 – PESSAC cedex

in CERVIN, Les territoires de la vigne et du vin, sous la direction de JC Hinnewinkel et C Le Gars, Ed. Féret, Bordeaux, 2002 (voir nos publications sur ce site)

Quelle est, au milieu du 19ème siècle, l’organisation viticole de l’espace que l’on nomme aujourd’hui les Graves ?

Par espace des Graves nous entendons cette région qui de Castets-en-Dorthe au sud-est se développe vers le Nord, sur les terrasses graveleuses de rive gauche de la Garonne jusqu’aux portes de Bordeaux et qui depuis 1936 est subdivisée en plusieurs appellations d’origine contrôlée

Cette réflexion a pour objectif de comprendre comment se sont lentement mises en place les conditions de création des différentes AOC qui structurent aujourd’hui cet espace. Ce travail fait donc suite à celui de Sandrine Lavaud-Renaudie qui, dans une autre communication de cet ouvrage s’est intéressée à la même problématique pour le Moyen Age et le début de l’époque moderne ; il précède une analyse en cours sur le même espace pour la fin du 19ème siècle et la première moitié du 20ème qui vit la naissance des AOC.

Le choix de la période s’explique en partie par notre démarche que l’on pourrait qualifiée de « géographie rétrospective » tout autant que de « géographie historique » ou de « géohistoire » mais aussi et surtout, parce que, placée à la veille (ou plutôt au début) des grandes endémies qui vont bouleverser le vignoble ; nous possédons ainsi un tableau de l’organisation de cet espace viticole avant les grandes catastrophes qui vont faire émerger le vignoble moderne en s’appuyant sur ses structures profondes.

L’outil privilégié est celui du géographe, la cartographie statistique, afin de faire émerger les éléments « organisateurs » de l’espace, les structures profondes de l’organisation spatiale. Pour y parvenir nous avons puisé dans deux sources assez exhaustives pour l’époque :

*le cadastre napoléonien dans la version établie au milieu du 19ème compte tenu des choix déjà annoncés ; il nous fournit pour chaque commune étudiée un bilan par section de l’utilisation du sol mais aussi de la valeur fiscale des terres, et donc de la place du couple terroir / spéculation dans les hiérarchies commerciales et / ou dans les représentations.

*la seconde édition de « Bordeaux et ses vins » de Charles Cocks, aux Éditions Féret en 1868. Le choix de cette édition se justifie par la qualité d’information, comparée à la première édition. Les renseignements fournis, après traitement, complètent assez bien celles du cadastre pour ce qui est des produits (types de vins, qualité, réputation…) et sur les propriétés, même si dans ce domaine elles sont plus approximatives avec des formulations du type « une trentaine de vignerons fournissent moins de 5 tonneaux… ».

Pour interpréter ces cartes un outil de « lecture » à principalement été mobilisé : le « noyau d’élite »[1] qui sont « les tènements les plus favorisés pour l’élaboration de la qualité…, les centres stables…, là où l’on recueille les éléments de la tradition vitivinicole… »

[1] Georges Kuhnholtz – Lordat, La genèse des appellations d’origine des vins, en 1960, à partir des multiples campagnes de délimitations effectuées pour le compte de l’INAO

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Les délimitations AOC dans le sud du vignoble des Graves

Délimitations Sud Graves.jpg

Publié le 20 janvier 2012

Auteur Jean-Claude Hinnewinkel
Professeur honoraire de Géographie
Université Bordeaux-Montaigne
ISVV / CERVIN

Jean-Claude Hinnewinkel : « Graves » désigne une nature de terrain très répandue sur la rive gauche de l’axe Garonne-Gironde. Ce terme est utilisé le plus souvent pour désigner la région comprise entre Langon et Bordeaux. Au 18ièmesiècle cette dénomination caractérise l’ensemble pédologique « graves » de la rive gauche de la Garonne concurremment avec Cernès. Aujourd’hui cet espace assez homogène est scindé en plusieurs entités distinctes, dont bien sûr le Sauternais.

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